Vous faites le même métier depuis plus de 10 ans et une question commence à émerger, parfois à voix basse :
“Est-ce que je suis encore à ma place ?”
C’est une interrogation légitime. Quand on reste longtemps dans une même fonction, une même entreprise ou un même domaine, on finit par se demander si on avance encore… ou si on stagne. Alors, faut-il tout changer ? Ou au contraire, apprendre à redonner du sens à ce que l’on connaît déjà ?
On fait le point avec vous, pas à pas 👇
Même métier depuis plus de 10 ans : un confort qui peut devenir inconfortable
Dix ans dans le même métier, c’est beaucoup. C’est signe d’expérience, de maîtrise, de professionnalisme. Vous êtes probablement perçu comme un référent et vous avez développé des automatismes solides.
Mais voilà : le confort peut parfois devenir une forme de piège.
Car avec la répétition vient la routine, et avec la routine, l’usure. Ce n’est pas toujours visible, ni spectaculaire mais c’est là. C’est une forme de fatigue mentale, un manque d’entrain et une perte de sens, comme si quelque chose en vous s’était mis en veille.
Et vous vous dites peut-être :
“Je fais ce qu’il faut, je remplis ma part mais je ne ressens plus grand-chose.”
Il n’y a rien de honteux à ça, c’est humain. Et c’est même plutôt bon signe : cela prouve que vous êtes en mouvement à l’intérieur, même si, en surface, tout semble figé.
👉 Pour comprendre ce que ce genre de ressenti dit de vous, cet article est une porte d’entrée : Motivation au travail : mieux comprendre ce qui me stimule
Et si vous préférez une parole directe, regardez ce que Mehdi, notre psychologue du travail, en pense : Faire le même métier pendant 10 ans, est-ce que c’est grave ?
Rester “parce qu’on peut” : le piège invisible de la loyauté
Vous avez peut-être la sensation d’avoir fait “le bon choix” à l’époque. Vous avez investi du temps, de l’énergie, parfois des sacrifices pour vous former, monter en compétences, tenir le cap. Ce métier, c’était un objectif, une forme de sécurité ou peut-être même un rêve à un moment donné.
Et vous vous dites :
- “Je ne vais pas tout remettre en cause maintenant…”
- “Je suis trop avancé pour reculer.”
- “Je dois continuer.”
Mais au fond… vous n’êtes pas obligé. Ce n’est pas parce que vous avez été loyal envers ce métier pendant 10 ou 15 ans que vous devez y rester toute votre vie. La loyauté est une belle valeur mais si elle se fait au détriment de votre équilibre, elle peut devenir un frein.
En fait, la vraie question, c’est : est-ce que vous restez par choix ou par défaut ? Et si vous n’avez pas encore la réponse, pas de panique. C’est déjà un grand pas que de vous la poser.
👉 Pour vous aider à déceler si ce n’est plus le bon costume pour vous : 5 signes qui montrent que votre travail ne vous correspond plus
La peur de changer : naturelle, mais pas insurmontable
Changer après 10 ans dans le même métier… C’est vertigineux. Vous avez bâti votre vie autour de ce rôle, votre image, vos revenus, votre rythme et même votre cercle social. Il est donc parfaitement normal que la peur vienne s’inviter dans le processus.
Peut-être que vous redoutez :
De devoir repartir de zéro
De ne pas être “légitime” ailleurs
De vous tromper
De ne pas être soutenu
Et c’est ok. La peur n’est pas votre ennemie : elle est là pour vous garder en sécurité mais elle ne doit pas vous empêcher d’avancer.
Changer ne veut pas dire tout casser : ça peut être progressif, réfléchi et accompagné.
👉 Pour apprivoiser ces doutes sans les fuir : Peur de se reconvertir : quelques conseils pour avancer malgré le stress
Ce n’est pas toujours le métier qu’il faut quitter, mais la façon dont vous l’exercez
Faire le même métier depuis plus de 10 ans ne veut pas forcément dire que vous devez le quitter. Parfois, il suffit de changer de contexte pour retrouver du souffle.
Posez-vous ces questions :
Est-ce que mon entreprise me ressemble encore ?
Est-ce que mon rôle actuel est aligné avec ce que je veux ?
Est-ce que j’ai fait le tour de ce que je pouvais apporter ici ?
Est-ce que je peux exercer autrement ? En freelance, en indépendant, en consultant… ?
Souvent, ce n’est pas le métier qu’on rejette mais c’est le cadre dans lequel on l’exerce qui devient trop étroit.
👉 Pour vous aider à faire le tri et identifier ce qu’il est temps de faire évoluer : Top 5 des signes qu’il est temps de faire un bilan de compétences
Un bilan de compétences vous aide à vous recentrer, à clarifier ce que vous voulez vraiment et à passer de l’envie à l’action.
Quand votre job de rêve ne vous fait plus rêver
Vous avez peut-être adoré ce que vous faites à une époque : ce métier vous a stimulé et vous étiez fier de dire ce que vous faisiez. Mais aujourd’hui, ça coince. Ce décalage est douloureux, car il vient heurter l’image que vous aviez de vous-même. Vous avez l’impression de trahir une version de vous passée. Mais en réalité, c’est juste une étape.
Votre vie évolue, vos priorités aussi. Ce que vous attendiez de votre travail à 30 ans n’est pas forcément ce que vous en attendez à 45.
👉 Pour mieux comprendre ce phénomène : Quand le job idéal devient une désillusion, que faire ?
Et si vous n’aimez plus ce que vous faites : ne vous contentez pas de “tenir”
Peut-être que vous avez déjà formulé cette phrase : “Je n’aime plus ce que je fais, mais bon… je tiens.” Mais tenir, ce n’est pas vivre et surtout ce n’est pas tenable sur le long terme. On finit par se renfermer, s’éteindre, ou tomber malade.
Il n’est jamais trop tard pour changer les choses. Même si c’est petit et même si ça prend du temps. Et surtout, vous n’avez rien à prouver à personne. Vous n’avez pas à “mériter” un changement, vous avez juste à écouter ce que vous ressentez.
👉 Pour mieux comprendre ce que vous vivez : Quitter un travail qu’on n’aime plus : pourquoi c’est si difficile ?
Vous avez le droit de rester, mais aussi le droit de vouloir autre chose
Faire le même métier depuis plus de 10 ans n’est ni un problème, ni une fierté automatique. C’est une expérience. Et aujourd’hui, il est peut-être temps de réécrire la suite de votre parcours professionnel.
Vous avez le droit de vous poser, le droit de douter, le droit de vouloir autre chose, sans tout détruire et le droit d’imaginer un avenir qui vous ressemble plus.
Et surtout : vous avez le droit d’être accompagné pour le faire.
