Stress, perte de sens, épuisement… La santé mentale au travail est en alerte. En 2024, les psychologues du travail de Yaplu-K ont conçu un formulaire en ligne, gratuit et anonyme, destiné aux personnes en questionnement professionnel.
L’objectif : dresser un premier état des lieux de leur bien-être au travail, identifier les freins et faire émerger leurs envies d’évolution. C’est aussi une manière d’aider chacun à prendre soin de leur santé et de prévenir les troubles psychiques qui peuvent découler d’un mal-être prolongé.
Cette étude en lien avec le bilan de compétences, menée auprès de 985 répondants issus de toute la France métropolitaine, croise données quantitatives (sur une échelle de 1 à 5) et réponses ouvertes pour faire remonter aussi bien les ressentis que les faits.
Résultat : une majorité déclare ne plus trouver de sens à son travail, manquer de reconnaissance ou vouloir changer radicalement de voie. Des signaux forts liés à une santé mentale fragilisée, qui résonnent particulièrement dans le cadre de la grande cause nationale de 2025 consacrée à la santé mentale des Français.
Qui sont les répondants ? Un miroir de la population active
L’enquête repose sur un panel volontaire, diversifié et représentatif. La majorité des participants a entre 25 et 40 ans, une tranche d’âge charnière où les remises en question sont fréquentes.
53,6 % cumulent plus de 10 ans d’expérience professionnelle. Côté statut, les salariés du privé sont les plus représentés (46,2 %), suivis par les demandeurs d’emploi (20,3 %) et un groupe composé des agents du service public, des indépendants, des étudiants et des intérimaires (15,1 %).
Le niveau d’études est également varié : 25,3 % ont un baccalauréat, 19,8 % un Bac+2, 15,2 % une licence et 17,4 % un master. Les autres niveaux (CAP/BEP, doctorat ou sans diplôme) sont aussi représentés.
Autant d’éléments qui font de cette enquête une étude statistique sur la santé mentale des Français à fort pouvoir de représentation, un sujet au cœur des préoccupations du ministère du Travail et des politiques de santé publique.
L’essentiel de l’étude yaplu-k

Perte de sens : le symptôme numéro 1
65 % des répondants estiment que leur travail n’a plus vraiment de sens. Ils ne se reconnaissent plus dans les valeurs de leur entreprise, manquent de perspectives ou rêvent d’un nouveau départ.
62 % ne sont plus motivés par leurs tâches, et 40 % ne se sentent pas alignés avec la culture de leur organisation. Le travail devient alors une succession d’actes mécaniques, dénués d’épanouissement.
Ces données font partie des différentes statistiques concernant la santé mentale révélées dans l’étude, qui peuvent aussi faire écho à des formes de dépression, d’anxiété ou d’épuisement mental.
Un mal-être professionnel bien réel
32 % des personnes interrogées déclarent souffrir activement au travail. Pour 56,5 %, ce mal-être est lié à un stress intense, à la pression managériale ou à une instabilité professionnelle constante.
26,5 % dénoncent un manque de reconnaissance, 11,3 % évoquent des conflits avec leur hiérarchie et 5,7 % estiment que leur emploi est incompatible avec leur vie personnelle.
Autant de chiffres importants pour alerter sur la souffrance vécue au quotidien, et mettre en lumière les problèmes de santé mentale de plus en plus fréquents dans le monde du travail.
Quand l’environnement ne suit plus
Au-delà des missions, c’est tout l’environnement de travail qui semble poser problème. 57 % des répondants ressentent un décalage avec la culture de leur entreprise, l’ambiance ou le rythme imposé.
Pour eux, l’équilibre travail/vie perso, la bienveillance et l’autonomie ne sont plus des options, mais des conditions nécessaires à leur bien-être mental.
Quelles aspirations pour demain ?
Face à ce constat, les envies de changement sont fortes. 36 % souhaitent s’accomplir dans un nouveau projet (reconversion, création d’entreprise, changement de voie).
24 % recherchent un emploi plus adapté à leur rythme et à leurs envies (horaires, équilibre, sens).
21 % veulent retrouver du plaisir dans leur travail, et 19 % aspirent à une vie pro plus saine. Le besoin de se recentrer sur soi est au cœur des aspirations.
Encore une fois, ces chiffres s’inscrivent dans une étude statistique sur la santé mentale des Français qui met en lumière les priorités d’un monde professionnel en mutation. Ils s’inscrivent aussi dans un contexte plus large de promotion de la santé mentale, notamment à l’occasion de la journée mondiale de la santé.
Et maintenant ?
Cette étude rappelle l’urgence de repenser la place du travail dans nos vies. Pour les employeurs : mettre en place des politiques RH plus humaines. Pour les individus : prendre du recul, faire le point, se faire accompagner par un professionnel de santé.
C’est là que des dispositifs comme le bilan de compétences trouvent tout leur sens.
En croisant témoignages et différentes statistiques concernant la santé mentale, cette enquête apporte des chiffres importants pour mieux comprendre les besoins actuels des actifs et agir en faveur d’une société plus attentive aux troubles mentaux liés au travail.
Pour en savoir plus : yaplu-k.fr